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Fragments mouvants

Lionel Sabatté

2020

Ma première rencontre avec l’artiste Lionel Sabatté allait marquer le début d’une longue et riche collaboration.

Admirant son travail depuis plusieurs années, je visite enfin son atelier au Pré Saint-Gervais. Il fait plutôt sombre et très froid mais qu’importe : la découverte de ce lieu et l’échange avec cet artiste à la fois brillant, passionné et accessible, me donnent la sensation d’un nouveau monde qui s’ouvre. Je me souviens très précisément de la vision saisissante des Humans dans l’atelier, je me confronte aux grandes plaques de métal oxydées, œuvres lumineuses et magnétiques et je redécouvre avec beaucoup d’émotion les portraits de poussière. À partir de cet instant, nous n’allions plus cesser de travailler ensemble.

C’est ainsi qu’en 2018, j’invite Lionel à participer au projet collectif et associatif Campagne-Première à Revonnas. Nichés dans une grange abandonnée du village, plusieurs dessins issus de sa série Petit oiseau des îles, repeuplent progressivement ce lieu qui semble alors reprendre vie le temps d’un week-end.

En 2019, dans le cadre du parcours artistique Qui sait combien de fleurs ont dû tomber, organisé avec le Nouvel Institut Franco-Chinois et les Musées Gadagne, Lionel expose à la Fondation Bullukian l’œuvre Grue. Cette sculpture marque un tournant dans la production de l’artiste, qui poursuit ainsi ses recherches sur le travail du bronze et qui lui permet de redéfinir son rapport à la sculpture. Déjà deux collaborations, pourtant, rien ne semble arrêter Lionel qui poursuit de nouvelles recherches autour de la figure humaine.

C’est ainsi qu’en 2020, s’ouvre Fragments mouvants à la Fondation Bullukian, première exposition monographique dédiée à l’artiste en région Auvergne Rhône-Alpes. Rassemblant des pièces inédites ou méconnues du grand public, l’accrochage couvre l’ensemble de la pratique de Lionel (peinture, sculpture, dessin) et souligne son évolution au cours des dix dernières années, en éclairant les multiples facettes, parfois ignorées, de son travail. Une exposition majeure, marquée par une certaine gravité et qui résonnera tout particulièrement dans ce contexte de pandémie de Covid-19 que nous allions connaître au même moment.

Voilà comment pendant presque quatre ans, notre collaboration s’est construite dans cette relation privilégiée et dans ce temps long, qui ne s’est jamais essoufflé, à l’image de la personnalité de l’artiste, curieuse et généreuse et de ses œuvres, uniques et puissantes.

Fanny Robin,

Directrice artistique de la Fondation Bullukian

Accès BNF

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